Politiques énergétiques en Afrique : quel avenir?
Ce numéro spécial d’Afrique Contemporaine est consacré à l’analyse de l’énergie en Afrique dans une perspective sociologique, politique et économique. Il examine en particulier le rôle des ressources énergétiques dans les relations transnationales, tant en Afrique qu’entre le continent et le reste du monde..
Présentation
Nous recherchons des articles scientifiques pour constituer un numéro intitulé « Politiques énergétiques en Afrique : quel avenir ? ». Ce volume est une publication innovante qui se propose de recueillir, dans une perspective comparative, les histoires interconnectées des réseaux d’énergie africains et des politiques économiques en Afrique en matière de production d’énergie, afin de comprendre l’état du développement et les perspectives de l’énergie en Afrique tout en plaçant les ressources énergétiques du continent dans leur contexte historique. Intervention majeure dans le domaine de l’économie africaine de l’énergie, ce projet vise à repenser la littérature du développement consacrée à l’Afrique et les aspects problématiques des pays riches en ressources énergétiques.
Ce numéro de la revue Afrique contemporaine inaugurera un sous-domaine consacré à l’évolution des politiques et des infrastructures énergétiques en Afrique. Il établira un cadre méthodologique et analytique pour guider les chercheurs en sciences sociales qui travaillent sur l’évolution des secteurs de l’énergie en Afrique de l’ère postcoloniale à nos jours. « Politiques énergétiques en Afrique : quel avenir ? » sera publié sous la forme de numéro spécial d’Afrique Contemporaine. Créée en 1962, Afrique contemporaine est une revue trimestrielle française pluridisciplinaire traitant des dynamiques contemporaines africaines à travers des articles de fond originaux issus d’un fort ancrage de terrain. Elle se positionne comme une plateforme d’échanges et de débats et s’adresse aux acteurs et observateurs des dynamiques contemporaines africaines : chercheurs, gouvernements, société civile, médias, organisations internationales .
Thématique
Les ressources énergétiques jouent un rôle primordial dans l’économie des États africains. Ces ressources sont souvent à l’origine d’économies d’exportation dans des États rentiers, mais elles offrent aussi une considérable opportunité de développement et d’intégration de l’économie africaine.
Après la décolonisation, la littérature tiers-mondiste et les mouvements indépendantistes ont présenté les richesses de l’Afrique, en particulier les sources d’énergie traditionnelles (charbon, pétrole, gaz), comme le meilleur atout pour une industrialisation rapide des États nouvellement indépendants. Le paradigme du levier de l’énergie a été un des piliers des récits pro-indépendance : en acquérant la maîtrise des ressources énergétiques d’un pays, les classes politiques pouvaient affirmer leur indépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.
Dans le cas des relations entre l’Europe et l’Afrique notamment, l’énergie représentait, et représente encore aujourd’hui, une dépendance mutuelle entre acheteurs et vendeurs d’énergie. Cinquante ans après la décolonisation, les États souverains africains doivent affronter de colossaux défis liés au changement climatique et à la nécessité de nouveaux systèmes énergétiques. Ce numéro vise à donner des clés pour comprendre le développement et l’évolution des sources d’énergie africaines depuis la décolonisation .
Comment les infrastructures énergétiques se sont-elles développées ? Dans quelle mesure l’énergie produite en Afrique est-elle effectivement contrôlée et gérée par les pays africains ? Dans quelle mesure les projets de coopération répondent-ils à la poursuite des relations coloniales par d’autres moyens ? Quels défis présentent le développement des énergies renouvelables, la chute du charbon et la volatilité des prix du marché pétrolier pour les économies africaines ? Quelles sont les mesures prises par les dirigeants africains face aux nouveaux défis engendrés par l’évolution des marchés de l’énergie ?
Le développement des questions énergétiques en Afrique ne peut s’envisager sans considérer les particularités locales ; mais il est également nécessaire de « dé-synchroniser » notre approche de cette question et d’adopter une perspective comparative permettant de dégager les traits communs, mais aussi, les différences sur l’ensemble du continent africain, qu’on représente trop souvent de manière simpliste comme un tout organique.
Il est également nécessaire de réexaminer l’état présent des infrastructures énergétiques en Afrique dans leurs contextes historiques. La majeure partie de la littérature consacrée à l’énergie en Afrique analyse les questions géopolitiques d’actualité et adopte des cadres d’analyse synchroniques, s’aventurant rarement dans une reconstruction à long terme du schéma de dépendance à l’égard des marchés étrangers de l’énergie (principalement européens) ; pourtant, des historiens tels Gabrielle Hecht et Timothy Mitchell ont montré l’intérêt de situer le discours énergétique dans un discours « technopolitique » diachronique plus général.
Une étude approfondie du développement de l’énergie du continent apportera des informations et des analyses cruciales sur l’état d’intégration des infrastructures énergétiques et sur les actions communes et les initiatives de collaboration promues par les États africains. En prolongeant les réflexions sur les ressources naturelles en Afrique initiées par la revue (Afrique contemporaine 2003, 2005, 2007, 2009), ce numéro se propose de redonner une dimension historique aux récits sur les ressources énergétiques en Afrique, en explorant les différents contextes nationaux du continent de l’indépendance à nos jours.
Contributions
Notre objectif est de documenter et d’établir le profil des politiques de l’énergie, des infrastructures et des aspects problématiques liés à la production d’énergie en Afrique en l’analysant à partir d’études de cas paradigmatiques dans une perspective comparative, en s’attachant aux investissements, aux marchés, aux politiques nationales et internationales et aux relations entre États et entreprises dans le domaine de l’énergie.
Les articles pourront s’inscrire dans des méthodologies et traditions disciplinaires différentes ou multiples. Ils pourront mobiliser diverses ressources telles que les archives, les récits oraux, la culture matérielle, les données quantitatives et d’autres méthodologies propres aux sciences humaines et sociales. Ils pourront examiner tous types de ressources énergétiques, du bois au charbon en passant par la biomasse, l’électricité, les énergies fossiles, l’uranium ou les énergies renouvelables. Les articles qui se placent dans une perspective historique à long terme et adoptent une approche comparative entre différents lieux et différentes sources d’énergie seront particulièrement appréciés.
Plusieurs axes pourront être explorés :
– Relations énergétiques entre pays africains
– Relations énergétiques avec l’Asie, l’Europe, les États-Unis
– Énergie et panafricanisme
– Entreprises africaines publiques et privées et sociétés étrangères du secteur de l’énergie
– Transformation des systèmes économiques entre socialisme, marché libre, nationalisations et organisations économiques internationales
– Stratégies environnementales élaborées et mises en œuvre par les gouvernements nationaux africains. L’équation néoclassique « consommation d’énergie plus élevée = développement plus rapide » est souvent au cœur des politiques énergétiques nationales : comment celle-ci se situe-t-elle face aux préoccupations environnementales de l’ensemble du continent ? Quelle influence l’agenda de la COP 21 a-t-elle exercée sur les politiques environnementales des États africains
– Rôle de la société civile dans les décisions relatives aux projets énergétiques. Les visions technocratiques du développement « approprié » d’un pays laissent-elles une place à l’expression des populations ? L’Initiative pour la transparence dans les énergies extractives (ITIE), à laquelle certains États africains ont décidé de souscrire, influence-t-elle la gestion des affaires énergétiques?
– Réponses africaines à la transition énergétique
– Énergies renouvelables en Afrique
– Investissements dans les marchés intérieurs et / ou exportations
– Corruption et la responsabilité sociale des entreprises
Conditions de soumission
Faire acte de candidature en envoyant une courte note d’une page de 3000 à 6000 signes(problématique du texte, exposé du déroulé de l’argumentaire, exposé des données, des sources et terrains mobilisés).Ces propositions d’articles, tout l’article lui-même, pourront être rédigés en anglais ou en français. Les articles soumis en anglais seront traduits par l’équipe de rédaction sauf demande contraire. Le numéro imprimé dans sa version papier sera en français.
Les articles devront avoir un format de 35 000 signes espaces compris (notes de bas de page et bibliographie comprises) dans leur version destinée à la publication, ainsi qu’un court résumé de 800 signes (espaces compris), des mots clés et la biographie de l’auteur (150 signes). Les auteurs pourront intégrer à leur article des iconographies (cartes, graphiques, photos, dessins, etc.).Des articles plus courts, pour la section ‘Repères’ du dossier, de 8 000 signes, espaces, notes de bas de page et bibliographie compris, sont également les bienvenus.
Ils suivront la procédure d’évaluation scientifique auprès de deux référés anonymes et du comité de lecture d’Afrique contemporaine.
La soumission des appels à propositions et des articles se fait sur la plateforme Editorial Manager à l’adresse suivante :http://www.editorialmanager.com/afriquecontemporaine/
La publication finale des articles sera conditionnée au succès de la procédure d’évaluation scientifique auprès de deux référés anonymes et du comité de lecture d’Afrique contemporaine.
Vous pouvez nous contacter pour toutes précisions aux adresses suivantes : mrt.musso@gmail.com , roberto.cantoni@enpc.fr, courtinn@afd.fr et fortuiti@afd.fr
Calendrier
Envoi de la proposition d’article : le 30 juillet 2016.
Réponse de la rédaction d’Afrique contemporaine aux auteurs : le 25 août 2016. au plus tard.
Envoi d’une première version des articles présélectionnés : le 1er février 2017.
Publication du numéro : 4ème trimestre 2017.
Energy policies in Africa : What Future?
This special edition of Afrique Contemporaine is dedicated to an analysis of energy in Africa in an economic, political and historical perspective. This edited book aims to analyse the problems, challenges and structural aspects of energy in Africa, with the objective of providing a comprehensive overview of the present energy policies and energy economics in Africa, as well as a reflection on the causes of the current situation and possible future outlooks..
Overview
We seek papers for inclusion in the edited volume “Energy policies in Africa: What Future?”. The volume is a path-breaking publication that aims to collect the interconnected histories of African energy networks and policies on energy production from a comparative perspective, in order to understand the state of Africa’s energy development and future perspectives while also providing a historical background to energy resources in Africa. The project is a major contribution to the broad field of African energy economics and it aims to re-think the developmental literature on Africa and the problematic aspects of energy-resources-rich countries.
This edited volume will inaugurate a subfield focusing on the development of African energy policies and infrastructures, establishing a methodological and analytical framework to guide social scientists working on the development of energy industries in Africa from the postcolonial years to the present . « “Energy policies in Africa: What Future?” will be published as a special volume by Afrique contemporaine. Created in 1962, Afrique contemporaine is a French quarterly, multidisciplinary review focussing on African contemporary dynamics through articles that are mostly based on fieldwork studies. It is meant as a platform for exchanges and debates, and it is aimed at actors and observers of African contemporary dynamics: researchers, governments, the civil society, the media, and international organisations.
Scope
Energy resources play an important role in the economies of African states. These resources are often the ground of export economies in rentier States; however, they are also an important opportunity for African economic development and integration.
In the aftermath of decolonisation, ‘third-worldist’ literature and independence movements alike hailed Africa’s riches, and traditional energy sources in particular (coal, oil, gas), as the strongest asset for newly independent States to industrialise rapidly. The energy leverage paradigm has been one of the pillars of pro-independence narratives: by acquiring the mastery of a country’s energy resources, political classes could affirm their independence vis-à-vis former colonial powers.
In the case of European-African relations in particular, energy represented, and represents a mutual dependence between energy buyers and sellers. Fifty years after the decolonisation process, African sovereign States are facing enormous challenges related to climate change and the need for new energy systems. This book aims to provide a guide to understand the development and evolution of African energy sources from decolonisation onwards. How did African energy infrastructures developed? To what extent is energy produced in Africa actually controlled and managed by African countries? To what extent do cooperation projects cater for continuation of colonial relations with other means? What are the challenges that African economies are facing with the development of renewables, the fall of coal, and the volatility of the oil market? What are the actions undertaken by African leaders to face the new challenges brought about by changing energy markets?
While one cannot take into account the development of energy issues in Africa without considering local specificities, there is also a need to adopt a comparative perspective that delineates patterns as well as differences across the African continent, which is too often simplistically misrepresented as a single, organic element.
Furthermore, there is a need to reassess the present state of African energy infrastructures in their historical contexts. Most literature on Africa’s energy analyses current geopolitical issues and adopts synchronic frameworks of analysis, rarely venturing into a long-term reconstruction of the dependence-pattern from foreign energy markets; yet scholars such as Gabrielle Hecht and Timothy Mitchell have proved the relevance of setting the energy discourse into a broader, diachronic, ‘technopolitical’ discourse.
A thorough study on the development of the continent’s energy will provide crucial information about the state of integration of energy infrastructures and the promotion of common actions and collaboration initiatives launched by African states. By continuing a tradition of this review in the analysis of natural resources in Africa (Afrique contemporaine, 2003, 2005, 2007, 2009), this special issue aims at returning such historical dimension to Africa’s energy resource narratives, by exploring the continent’s different national contexts from independence up to the present.
Contributions
Our aim is to document and establish a pattern of energy policies, energy infrastructures and problematic aspects connected to energy production in the whole African continent, analysing paradigmatic case studies in a comparative perspective, with a focus on energy investments, markets, national and international policies, relations between States and businesses.
Papers may be framed in different or multiple methodologies and disciplinary traditions. They may utilize diverse resources such as archives, oral histories, material culture, quantitative data, and other methodologies from economics and social sciences. The articles can look into any kind of energy resources, from wood to coal, to biomass, electricity, fossil fuels, uranium, renewable energies. Papers offering a historical insight and adopting a comparative geographical perspective will be particularly welcome. Suggested topics could be, but are not restricted to: .
– Energy relations amongst African countries
– Energy relations with Asia, Europe, the United States
– Energy and pan-Africanism
– African national and private energy companies, and foreign companies
– Transforming economic systems between socialism, free market, nationalisations and international economic organisations
– Strategies devised and implemented by African national governments with respect to the environment. The neo-classical equation ‘higher energy consumption = faster development’ is often at the core of national energy policies: how does this fit environmental concern across the continent? How has the COP 21’s agenda contributed to reshape environmental policies of African states?
– The role of the civil society in decision-making over energy projects. Do technocratic views of what the ‘correct’ development of a country should be, leave room for citizens’ voices? Is the Extractive Industries Transparency Initiative (EITI), to which some African states decided to adhere, affecting the way energy affairs are dealt with?
– African responses to energy transitions
– Renewables energies in Africa
– Investments in domestic markets and/or exports
-Corruption and Corporate Social Responsibility
Submission Guidelines
Interested authors will submit an article proposal composed of a one-page summary, describing the topic, argument outline (in brief), and the relevant data or fieldwork. Abstracts as well as full articles may be written in English or French. Articles submitted in English will be translated to French by the editorial board, unless otherwise specified. The printed volume will be published in French. .
Articles must be 6000-7000 words in length at time of publication, including spaces, footnotes and bibliography. Submissions must include an abstract of 800 total characters, key words, and a 150-character author(s) biography. Articles may feature maps, drawings, chronologies and photos.
Shorter articles of 8,000 characters (2000 words) in length, including spaces, footnotes and bibliography, will also be welcome. Each article will be blind peer-reviewed by two anonymous referees, the Afrique Contemporaine editorial board, and the special issue editors.
Each article will be blind peer-reviewed by two anonymous referees, the Afrique Contemporaine editorial board, and the special issue editors.
Please submit your response to this call for papers via our online Editorial Manager:http://www.editorialmanager.com/afriquecontemporaine/
For questions or clarifications regarding the publication, contact Nicolas Courtin and Isabelle Fortuit: courtinn@afd.fr and fortuiti@afd.fr. For questions related to the subject of the paper and possible contributions, please contact Roberto Cantoni (roberto.cantoni@enpc.fr) or Marta Russo (mm2015@cam.ac.uk ).
Timeline:
Submit article proposal by 30th July 2016 at the latest.
The editors will select article topics and notify authors by 25th August 2016 at the latest.
Selected authors must submit a first draft of their articles by 1st February 2017.
The special issue will be published in the 4th quarter of 2017.