Etre jeune en Afrique rurale
Ce numéro d’Afrique Contemporaine vise à analyser les conditions de vie des jeunes qui résident aujourd’hui dans les milieux ruraux, leurs modalités d’autonomisation et leurs trajectoires familiales et économiques, notamment pour les jeunes agriculteurs (acquisition de la terre, des savoirs, nouvelles pratiques agricoles…). Ces jeunes de plus en plus instruits, de plus en plus connectés, mobilisent les moyens à leur disposition (familiaux, associatifs, étatiques) pour construire leur avenir, dans l’agriculture mais aussi dans les autres secteurs économiques.
Ce numéro d’Afrique Contemporaine sera consacré aux jeunes habitants dans l’Afrique rurale. Pour ce dossier, il ne s’agit pas de définir la catégorie « jeune », a priori, par une tranche d’âges par exemple ; ses contours varient selon le contexte social et les circonstances historiques. Etudier la jeunesse revient donc à étudier les conditions sociales du passage d’un statut d’âge, l’adolescence, à un autre, l’âge adulte (Galland, 2009). Les notions de famille et d établissement professionnel sont alors au centre de la réflexion. De la même façon, il ne peut pas exister de définition du rural pour l’ensemble de l’Afrique. Les espaces ruraux africains ont certes en commun la prégnance de l’agriculture et de l’élevage dans les activités et les revenus, même si les frontières bougent. Ainsi, nous n’entendons pas uniquement le milieu rural comme espace d’activités agricoles c’est-à-dire comme un lieu de développement d’activités également non-agricoles. Il est toutefois possible, au sein d’un pays ou d’une région, de délimiter des espaces que l’on considèrera comme rural et que l’on étudiera comme tel, sans pour autant les isoler.
Jeunes et changement social
Plus de 230 millions de jeunes (15-24 ans) vivent en Afrique Subsaharienne (United Nations, 2013), dont près de 60% en milieu rural. Ces jeunes sont des acteurs importants des profondes recompositions en cours dans les espaces ruraux (Losch, Magrin et Imbernon, 2013). Leurs activités se diversifient et les relations intergénérationnelles se transforment (Bryceson, 2002).
Plus scolarisés que leurs ainés, évoluant dans des économies de plus en plus monétarisées, dans des espaces de plus en plus ouverts (téléphone portable, développement des réseaux routiers), les jeunes ruraux ont des projets de vie et des désirs d’autonomie qui les distinguent de leurs parents. Ces nouvelles aspirations peuvent en conséquence les éloigner des zones rurales (Daum, 2014 ; Dia, 2008 ; Porter et al., 2012). La migration peut apparaître comme un passage presque obligé, pour les jeunes, notamment dans des contextes où ils ont difficilement accès à la terre, où la pauvreté et l’insécurité alimentaire sont prégnantes et où la grande variabilité des prix ou des conditions climatiques rend l’activité agropastorale risquée. La migration peut aussi être interprétée comme un moyen volontaire de s’affranchir des ainés, de parvenir à une autonomie économique, conjugale et résidentielle.
Sans même migrer, les jeunes sont aussi des acteurs privilégiés des relations entre les zones rurales et les zones urbaines. Les liens entre ville et campagne ne cessent de s’intensifier sous l’effet de l’intégration au marché pour répondre à une demande urbaine croissante. Le développement de certaines villes secondaires permet également aux jeunes d’avoir «un pied en ville et un pied au village» (Rakotonarivo et al., 2010).
Jeunes et agricultures
Dans les exploitations agricoles familiales, les jeunes peuvent avoir du mal à trouver leur place. Ils sont souvent dépendants, sous-employés, confinés dans des statuts d’aides familiaux. Ils éprouvent des difficultés à accéder au capital (foncier, crédit…) et lorsqu’ils deviennent indépendants, leur exploitation, acquise par héritage ou par achat, est souvent de taille inférieure à celle de leurs parents (Andriamanalina et al., 2014).
De nombreux jeunes ne souhaitent pas devenir agriculteurs : ce métier est perçu comme difficile, peu rémunérateur et les conditions de vie en milieu rural peu enviables (accès aux services de base restreint, réseaux de communication défaillants,…) surtout pour ceux qui ont par exemple bénéficié d’une scolarisation ou d’un séjour en ville. Toutefois, dans des régions où se développent des exploitations à plus grande échelle, pourvoyeuses d’emplois agricoles, les jeunes sont moins enclins à quitter le monde rural ou à sortir de l’agriculture (Ouedraogo et Tallet, 2014), même si ces exploitations, elles-mêmes, proposent peu d’emplois. On peut supposer aussi, même si la question est peu documentée aujourd’hui, que les jeunes sont initiateurs d’innovations techniques ou sociales, participant aux transformations contemporaines de l’agriculture familiale.
L’activité économique rurale se résume toutefois de moins en moins à l’agriculture : les jeunes générations se retrouvent dans tous les secteurs de l’économie présents dans le monde rural. La densification de la population s’accompagne d’une ouverture croissante vers l’extérieur et d’une diversification des activités (Golaz, 2009). Le développement des transports qui désenclavent une partie de plus en plus importante des mondes ruraux africains favorisent l’émergence d’activités non agricoles soutenues par le dynamisme des jeunes (Porter, 2014).
Les politiques de décentralisation lorsqu’elles existent, le développement des services dans le secteur de la santé ou de l’éducation ouvrent un potentiel d’emplois qualifiés dans le monde rural ou à ses marges. Loin d’être passifs dans la construction de leur avenir, les jeunes utilisent toutes les opportunités, se mobilisent, s’associent et certains parviennent ainsi à investir et se fixer dans des zones rurales. Ils peuvent se regrouper dans des organisations professionnelles, de jeunes producteurs agricoles ou dans des associations culturelles ou politiques. Les jeunes renforcent ainsi leur autonomie et développent des réseaux de solidarité et de sociabilité en dehors des liens de parenté. Ceci est particulièrement vrai pour les femmes (Piraux, 2000).
Plusieurs axes de recherche pourront être explorés :
– Les conditions de vie des jeunes qui résident aujourd’hui dans les milieux ruraux (quel que soit leur lieu de naissance, rural ou urbain).
– Les modalités d’autonomisation économique et sociale des jeunes en milieu rural : l’accès à l’autonomie financière, résidentielle, au capital foncier, à un premier emploi, etc.
– Les trajectoires des jeunes agriculteurs (acquisition de la terre, des savoirs, pratiques agricoles…).
– Les moyens d’action qui permettraient d’améliorer les conditions d’existence des jeunes en milieu rural (on peut penser à la sécurisation des droits fonciers, mais aussi au développement des formations professionnelles agricoles, au renforcement des communications entre capitales et campagnes, etc.).
Toutes les disciplines des sciences humaines et sociales sont invitées. La priorité sera donnée à des propositions basées sur des études de cas et des approches interdisciplinaires.
Conditions de soumission
Faire acte de candidature en envoyant une courte note d’une page (problématique du texte, exposé du déroulé de l’argumentaire, exposé des données, des sources et terrains mobilisés).
Les articles devront avoir un format de 35 000 signes espaces compris (notes de bas de page et bibliographie comprises) dans leur version destinée à la publication, ainsi qu’un court résumé de 800 signes (espaces compris), des mots clés et la biographie de l’auteur (150 signes). Les auteurs pourront intégrer à leur article des iconographies (cartes, graphiques, photos, dessins, etc.)
Ils suivront la procédure d’évaluation scientifique auprès de deux référés anonymes et du comité de lecture d’Afrique contemporaine.
La soumission des appels à propositions et des articles se fait sur la plateforme Editorial Manager à l’adresse suivante :http://www.editorialmanager.com/afriquecontemporaine/
La publication finale des articles sera conditionnée au succès de la procédure d’évaluation scientifique auprès de deux référés anonymes et du comité de lecture d’Afrique contemporaine.
Vous pouvez nous contacter pour toutes précisions aux adresses suivantes : benedicte.gastineau@ird.fr ; :valerie.golaz@ined.fr; et fortuiti@afd.fr
Calendrier
Envoi de la proposition d’article : le 30 octobre 2015.
Réponse de la rédaction d’Afrique contemporaine aux auteurs : le 15 novembre 2015. au plus tard.
Envoi d’une première version des articles présélectionnés : le 15 mars 2016.
Publication du numéro : 4ème trimestre 2016.
Bibliographie
- Andriamanalina B.S., Burnod P., Rakotomalala H. et Deschênes S. (2014), « Les jeunes ruraux, l’agriculture et l’accès au foncier : cas de Madagascar », The next decade of Land policy in Africa : Ensuring agricultural development and inclusive growth, 20 p.
- Bryceson D.F. (2002), « The Scramble in Africa: Reorienting Rural Livelihoods », World Development, vol. 30, n°5, pp. 725‑739.
- Daum C. (2014), « Entre individualisation et responsabilités familiales : les mobilités des jeunes de la région de Kayes au Mali », Revue européenne des migrations internationales, vol. Vol. 30, n°3, pp. 163‑180.
- Dia H. (2008), « Le téléphone portable dans la vallée du fleuve Sénégal », Agora débats/jeunesses, vol. N° 46, n°4, pp. 70‑80.
- Galland O. (2009), Les jeunes, Paris, La Découverte.
- Golaz V. (2009), Pression démographique et changement social au Kenya : vivre en pays gusii à la fin du XXe siècle, Karthala, 291 p .
- Losch B., Magrin G. et Imbernon J. (2013), « Une nouvelle ruralité émergente. Regards croisés sur les transformations rurales africaines. Atlas pour le programme Rural Futures du NEPAD », CIRAD.
- Ouedraogo L.T. et Tallet B. (2014), « L’emploi des jeunes ruraux : entrepreneuriat agricole et création d’emplois dans le sud du Burkina Faso », Autrepart, vol. 71, n°3, pp. 119-133.
- Piraux J. (2000), « Groupements de femmes rurales au Sénégal. Espaces de liberté ou plates‑formes pour le changement ? », Bulletin de l’APAD, n°20.
- Porter G. (2014), « Transport Services and Their Impact on Poverty and Growth in Rural Sub-Saharan Africa: A Review of Recent Research and Future Research Needs », Transport Reviews, vol. 34, n°1, pp. 25‑45.
- Porter G., Hampshire K., Abane A., Munthali A., Robson E., Mashiri M. et Tanle A. (2012), « Youth, mobility and mobile phones in Africa: findings from a three-country study », Information Technology for Development, vol. 18, n°2, pp. 145‑162.
- Rakotonarivo A., Martignac C., Gastineau B., Ramialison Z.L., Ravelomantsoa P.G. et Chataigner J.M. (2010), « Densification rurale et structures spatiales du peuplement à Madagascar : quelle place pour les migrations ? », in Bénédicte Gastineau, Flore Gubert, Anne-Sophie Robilliard et François Roubaud (dir.), Madagascar face au défi des objectifs du millénaire pour le développement, Marseille, IRD, pp. 275‑297.
- United Nations (2013), World Population Prospects: The 2012 Revision, Population Division, Department of Economic and Social Affairs .
- Andriamanalina, B.S., Burnod, P., Rakotomalala, H., and Deschênes, S. (2014), Les jeunes ruraux, l’agriculture et l’accès au foncier: cas de Madagascar, paper presented at The Next Decade of Land Policy in Africa: Ensuring Agricultural Development and Inclusive Growth Conference, 11-14 November, African Union Conference Center, Addis Ababa, Ethiopia.
- Bryceson, D.F. (2002), The Scramble in Africa: Reorienting Rural Livelihoods, World Development, 30(5): 725‑739.
- Daum, C. (2014), Entre individualisation et responsabilités familiales: les mobilités des jeunes de la région de Kayes au Mali, Revue européenne des migrations internationales, 30(3): 163‑180.
- Dia, H. (2008), Le téléphone portable dans la vallée du fleuve Sénégal, Agora débats/jeunesses, 46(4): 70‑80.
- Galland, O. (2009), Les jeunes, Paris, La Découverte.
- Golaz, V. (2009), Pression démographique et changement social au Kenya vivre en pays gusii à la fin du XXe siècle, Paris, Karthala.
- Losch, B., Magrin, G. and Imbernon, J. (2013), A new emerging rural world: An overview of rural change in Africa. Paris: CIRAD. Available at http://issuu.com/cirad/docs/atlas_nepad_english_version_may_201.
- Ouedraogo, L.T. and Tallet, B. (2014), L’emploi des jeunes ruraux : entrepreneuriat agricole et création d’emplois dans le sud du Burkina Faso, Autrepart, 71(3): 119-133.
- Piraux, J. (2000), Groupements de femmes rurales au Sénégal. Espaces de liberté ou plates‑formes pour le changement?, Bulletin de l’APAD, 20.
- Porter, G. (2014), Transport Services and Their Impact on Poverty and Growth in Rural Sub-Saharan Africa: A Review of Recent Research and Future Research Needs, Transport Reviews, 34(1): 5‑45.
- Porter, G., Hampshire, K., Abane, A., Munthali, A., Robson, E., Mashiri, M. and Tanle, A. (2012), Youth, mobility and mobile phones in Africa: findings from a three-country study, Information Technology for Development, 18(2): 145‑162.
- Rakotonarivo, A., Martignac, C., Gastineau, B., Ramialison, Z.L., Ravelomantsoa, P.G. and Chataigner, J.M. (2010), Densification rurale et structures spatiales du peuplement à Madagascar: quelle place pour les migrations?, in Bénédicte Gastineau, Flore Gubert, Anne-Sophie Robilliard and François Roubaud (eds.), Madagascar face au défi des objectifs du millénaire pour le développement, Marseille, IRD, 275‑297.
- United Nations (2013), World Population Prospects: The 2012 Revision. New York, UN Population Division, Department of Economic and Social Affairs.
Youth in Rural Africa
This special issue of Afrique Contemporaine will analyze the living conditions of rural African youth – family life, economic situation, and path to adulthood and independence. Among all young rural Africans, this edition will pay particular attention to young farmers: their means of land and knowledge acquisition, and the new agricultural practices they pursue, among other subjects. Increasingly educated and connected rural African youth use all available resources – familial, cooperative, governmental – to build their future in agriculture or in other sectors.
This special issue of Afrique Contemporaine will focus exclusively on rural African youth. Contributors need not start by defining “youth” or “young people” in terms of age or any other single parameter; forms of “the young” vary according to social context and historical circumstance. We ask authors to study youth, for instance, by looking at the social conditions surrounding the passage from adolescent to adult (Galland, 2009), or by focusing on young people’s families and means of establishing themselves in their professions. Similarly, no single definition of “rural” applies to all of Africa. Rural spaces certainly share farming and herding as significant activities and sources of income, even though borders shift and change. By rural, we mean more than just farming regions; we also mean non-urban areas that host non-agricultural activities. However, within a country or a region, we may delineate spaces considered rural or “the countryside”; we wish to study such places without isolating them.
Youth and social change
More than 230 million young people aged 15-24 live in sub-Saharan Africa (United Nations, 2013). Nearly 60 per cent live in rural areas, acting as important agents of change in the countryside (Losch, Magrin and Imbernon, 2013). Rural youths pursue increasingly varied activities and change traditional intergenerational relationships (Bryceson, 2002). They differ from their parents: better-educated, they grow up in increasingly monetized economies and occupy increasingly open worlds, thanks to mobile phones and roadways. They have plans for their lives and seek independence, new aspirations that may lead them far from the countryside (Daum, 2014; Dia, 2008; Porter et al., 2012). Young people may see migration as a necessary step, especially when they find it difficult to acquire land, face significant poverty and food insecurity, confront wildly fluctuating commodity prices, or see climate-related events threaten farming and herding incomes. Youth may also see migration as a way to free themselves from their elders, and so achieve economic, conjugal, and residential autonomy.
Even without migrating, young Africans hold a central place in the relationship between city and country, relations that intensify as the countryside integrates with the market to meet growing demand from urban areas. The expansion of some secondary cities also allows youth to have “one foot in the city and one in the village” (Rakotonarivo et al., 2010).
Youth and agriculture
Young people may have difficulty finding their place in family farms: they often remain financially dependent, under-employed, and confined to caretaker status. They find it hard to access capital, credit and land. When they finally become independent, their inherited or purchased farm or herd often proves smaller than that of their parents (Andriamanalina et al., 2014).
Many African youth do not wish to become farmers because they find it difficult and poorly-paid work. In addition — and especially for those who have gone to school or vacationed in cities — life in rural areas can seem unattractive, with few basic services, malfunctioning communications networks, and other hardships. However, in regions where larger-scale farm and livestock operations have expanded and provide at least some employment (even with few jobs on offer), young people are less inclined to leave the land and the agricultural professions (Ouedraogo and Tallet, 2014). Although little documentation exists to date, we might imagine that some youth initiate technical or work-related innovations, participating in current-day transformations of smallholder agriculture.
Furthermore, economic activity has expanded beyond agriculture in rural areas: young people end up working in all available sectors of activity. Greater openness to outsiders goes hand in hand with population densification and employment diversification (Golaz, 2009). Transportation systems that reach ever-larger stretches of (previously isolated) rural Africa facilitate new, non-agricultural commercial activities, bolstered by the dynamism of young people (Porter, 2014).
In regions undergoing decentralization, the development of healthcare and education services creates skilled-job opportunities in or near rural areas. Young Africans, rather than passively waiting for their future, actively take advantage of opportunities and connect with one another; in this way, some manage to invest and settle in the countryside. Young people can link up through professional, cultural, political, and/or young-farmer organizations. In doing so, young Africans – especially women – can strengthen their independence and develop social, work, and solidarity networks that extend beyond the family (Piraux, 2000).
The editors welcome papers on the following subjects:
(1) Living conditions for youth residing in rural areas, whether they were born there or not.
(2) The ways and means that rural youth employ to achieve economic and social independence: access to land, a first job, financial or residential autonomy, and so forth.
(3) The paths that young farmers follow in acquiring land, know-how, agricultural techniques, and so forth.
(4) Actions that improve living conditions for rural youth, such as securing land tenancy rights, expanding agricultural training and life-sciences education, improving communications between the capital and the countryside, and so forth.
This call for papers addresses a wide array of specialists from the social and human sciences. The editors will give priority to proposals featuring case studies and interdisciplinary perspectives.
Submissions:
Interested authors will submit an article proposal composed of a one-page summary, describing the topic, argument outline (in brief), and the relevant data or fieldwork.
Articles must be 35,000 characters in length at time of publication, including spaces, footnotes and bibliography. Submissions must include an abstract of 800 total characters, key words, and a 150-character author(s) biography.
We especially welcome articles that feature maps, drawings, chronologies and photos.
Each article will be blind peer-reviewed by two anonymous referees, the Afrique Contemporaine editorial board, and the special issue editors.
Please submit your response to this call for papers via our online Editorial Manager:http://www.editorialmanager.com/afriquecontemporaine/
For questions or clarifications, contact benedicte.gastineau@ird.fr; :valerie.golaz@ined.fr; et fortuiti@afd.fr
Timeline:
Submit article proposal by 30 October 2015 at latest.
The editors will select article topics and notify authors by 15 November 2015 at latest.
Selected authors must submit a first draft of their articles by 15 March 2016.
The special issue will be published in the 4th quarter of 2016.
Bibliography: