Madagascar : la crise de 2009 ou les aléas de la diplomatie française

par Patrick Rakotomalala

Après avoir présenté de manière circonstanciée l’action de la diplomatie française entre 2008 et 2013, l’auteur s’interroge sur les soubassements de positions françaises à contre-courant : divergentes par rapport à celles de la plupart des autres acteurs de la communauté internationale et contradictoires avec la doctrine officielle de la diplomatie française, notamment appliquée sur le terrain lors de la précédente crise malgache en 2002. Pour expliquer cet apparent paradoxe, l’auteur émet l’hypothèse que ce hiatus s’explique en partie par des enjeux géostratégiques liés aux ressources énergétiques potentielles (hydrocarbures au premier chef) de l’archipel contesté des îles Éparses et des zones économiques exclusives. Cette analyse prospective, qui poursuit un travail amorcé par l’auteur en 2012, a déjà eu un impact significatif à Madagascar, objet d’enjeux importants, aussi bien en politique intérieure qu’extérieure.




Cartes et photos associées
madagascar-et-les-iles-eparses-enjeux-dune-geostrategie-energetique-dans-locean-indien-occidental

Zones économiques exclusives, hydrocarbures et souveraineté territoriale

La côte est-africaine, le canal du Mozambique et les îles de l’océan Indien occidental forment un ensemble hautement géostratégique au regard des potentialités énergétiques en hydrocarbures. Les territoires des îles Éparses, dont l’île de Juan de Nova, sont un objet de controverse entre la France, Madagascar, les Comores, Maurice et le Mozambique, chacun revendiquant sa souveraineté maritime respective. Les zones économiques exclusives (ZEE) dessinées sur la carte ne sont pas reconnues par toutes les parties. Des délimitations existent, mais elles n’ont fait l’objet d’aucun accord ni traité frontalier. Les permis de recherche sur Juan de Nova accordés par le ministère français de l’Environnement sont caractérisés par des «limites séparatives entre la F rance et Madagascar à déterminer ». L a ZEE française sur les Éparses est elle-même définie (loi du 16 juillet 1976) « depuis la limite des eaux territoriales jusqu’à 188 miles au-delà de cette limite, sous réserve d’accords de délimitation avec les États voisins ».

Source : Africa Energy, Issue 255, mai 2013 ; rédaction Afrique contemporaine.

CONSULTER L'ARTICLE