Les élections générales du 4 mars 2013 au Kenya

par Mathieu Mérino

Compte tenu de la gravité de la crise post-électorale de 2007-2008 (plus d’un millier de morts et 600 000 déplacés), les élections générales du 4 mars 2013 devaient servir de test majeur quant à la capacité du Kenya à reconstruire un cadre pacifié pour la compétition politique. Alors même que les résultats ont de nouveau été contestés, l’absence de crise a rassuré, en même temps qu’elle a surpris. Pour autant, l’acceptation sans heurts des résultats ne doit pas conduire à conclure à une disparition de la violence électorale. Les primaires des partis sont demeurées chaotiques et les défaillances en matière d’organisation du scrutin bien réelles, conduisant à des débordements. Les appels au calme qui ont inondé le scrutin ne doivent pas masquer les tensions, parfois violentes, qui caractérisent tout exercice de répartition du pouvoir au Kenya.




Cartes et photos associées
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Source : IEBC, 9 mars 2013.

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Coalition politique majoritaire représentée à l’Assemblée et au Sénat par county

Les résultats des élections des députés à l’Assemblée nationale et des sénateurs au Sénat ont définitivement installé la coalition Jubilee, avec une majorité dans les deux chambres du Parlement, à la tête du pouvoir législatif. La coalition Cord de Raila Odinga devient de facto l’opposition officielle dans ces deux instances.

Source : « Kenya After the Elections », Policy Briefing, International Group (ICG), n° 94, 15 mai 2013.

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Nombre de tués et de déplacés par county (janvier 2012 - juin 2013)

Cette carte représente, au travers de deux indicateurs (le nombre de tués et le nombre de déplacés), les phénomènes de violence au Kenya, de janvier 2012 à juin 2013. Elle fusionne deux cartes produites par le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) à Nairobi pour deux périodes distinctes, de janvier 2012 à 2013 pour la première, et de janvier à juin 2013, pour la seconde, à partir des données récoltées, agrégées et vérifiées par leurs observateurs sur le terrain, la Croix-Rouge kényane et de nombreuses ONG. Cette carte montre que, de janvier 2012 à juin 2013, 665 personnes ont été tuées et au moins 168 200 déplacés de leur région d’origine en raison des conflits locaux et intercommunautaires. Les régions les plus touchées se situent toutes dans les marges kényanes au nord et à l’est.

Source : OCHA, cartes, 2013.

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