Élections présidentielles et élections des gouverneurs par county
Les résultats du scrutin présidentiel dévoilent une géographie électorale avec une bipolarisation pluriethnique dans les trois quarts du pays, soit deux Kenya, un Kenya central, du Mont Kenya et de la vallée du Rift, tout acquis au ticket Kenyatta-Ruto, et un Kenya des périphéries, l’ouest et l’est, tout acquis au ticket Odinga-Kalonzo, constituant deux blocs ethnicopolitiques.
La ville de Nairobi échappe en partie à cette logique bien que la fragmentation politico-ethnique impose sa marquée dans les quartiers. De tels clivages se vérifient également à l’échelon local dans certains territoires, des circonscriptions parlementaires (constituencies), des conseils locaux (wards), mais, dans ce cas, il s’agit de petites ethnies, voire de clans, suffisamment concentrées pour peser sur les résultats. La comparaison des cartes des différents scrutins vient néanmoins nuancer légèrement cette dichotomie électorale et politique en montrant dans certains counties, par exemple dans le county de Narok ou de Kajyado au sud, la combinaison de votes au profit des deux principales coalitions selon les scrutins. Il en est de même des données locales, la composition des conseils des counties dévoile la présence nationale des grands partis (ODM.: 26,8.%.; TNA et GNU.: 26,3.%.; URP.: 15,7. %), la présence regionale de leurs alliés ou de petits partis historiques (Wiper.: 6,3.%.; UDF.: 3,8.%.; Ford Kenya.: 3.%.; Kanu.: 3.%), mais les élus des petits partis, indépendants ou alliés aux coalitions, pèsent encore près de 18.% dans ces conseils alors qu’ils ont disparu sur la scène nationale.
Source.: Independent Electoral and Boundaries Commission, mars.2013. Sur les élections locales, Y.P.. Ghai, “Etnhicity, Nationhood and Pluralism.: Kenyan Perspectives”, Katiba Institute, Nairobi, septembre.2013.