Les missions chrétiennes et la construction du Sud-Soudan

par Sébastien Fath

Le christianisme a joué un rôle moteur dans le processus de nationbuilding du Sud-Soudan. Cette étude centrée sur la ville de Wau (Bahr el-Ghazal) traite de l’impact du catholicisme. À partir d’un héritage marqué par la mission Marchand, à l’origine de la ville actuelle de Wau, le catholicisme s’est d’abord déployé au travers de l’œuvre de la mission Comboni. Après les affres de la première guerre civile (1955-1972), Wau est constitué en diocèse en 1974 et l’Église catholique y met en place un centre médical ambitieux, piloté par un père blanc français, Hubert Barbier. En dépit des destructions causées par la seconde guerre civile (1983-2005), cette œuvre s’est pérennisée, sur fond d’une campagne de sensibilisation internationale poursuivie par le père Barbier en France.




Cartes et photos associées
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Cette photographie montre les vestiges du mur en pierre et mortier de l’enceinte de Fort Desaix (Bahr el-Ghazal), édifié en janvier-février 1898 sous l’autorité du capitaine Jean-Baptiste Marchand (expédition Congo-Nil). Ils ont été photographiés près d’un siècle après la construction. Les restes des murs intègrent une plaque de fondation maçonnée dans la structure, où l’on peut lire distinctement « Fort Desaix, 1898 ». On aperçoit en contrebas la rivière Jur, qui se jette plus au nord dans la rivière Bahr el-Ghazal, elle-même affluent du Nil. Occulté dans l’historiographie anglophone, cet héritage patrimonial témoigne du rôle crucial joué par les Français dans l’essor ultérieur de la ville contemporaine de Wau, qui a pris appui sur l’implantation locale éphémère (sept mois) de la mission Marchand. Ces photographies ont été gracieusement mises à disposition en 2013 par leur auteur, Hubert Barbier, père blanc français, fondateur du comité Vigilance Soudan, qui a séjourné durant sept ans à Wau pour y édifier un institut paramédical (1976-1983)

Photo d’Hubert Barbier, Wau, Sud-Soudan, années 1980.

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Mur extérieur du fortin de Fort Desaix, construit en janvier 1898 par les « tirailleurs » (et des recrues locales) de la mission Congo-Nil (dite « mission Marchand »), en surplomb de la rivière Jur. Cette photographie a été réalisée par Albert Ernest Baratier, bras droit de Marchand, intégrée dans un album conservé dans une collection familiale exhumée, puis publiée, en 2010, par Éric Deroo dans La Grande Traversée de l’Afrique, 1896-1899. Congo, Fachoda, Djibouti (Little Big Man). Dans ses carnets de route, Baratier écrivait : « Fort Desaix ! La dernière étape avant Fachoda ! Fort Desaix, la véritable tête de notre pénétration ; encore un pas en avant et nous aurons accompli notre mission. […] La compagnie de tirailleurs et les Yakomas campent à la belle étoile. Braves Soudanais, […] ils ont fait tous les métiers, convoyeurs, porteurs, gardes pavillon, cultivateurs, courriers, maçons, bûcherons, pagayeurs, terrassiers » (général Baratier, Vers le Nil. Souvenirs de la mission Marchand, Paris, Fayard, 1910, p. 97)

Photo d’Albert Ernest Baratier, collection P. Vallery-Masson/LBM, 1898.

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Cette photographie montre les vestiges du mur en pierre et mortier de l’enceinte de Fort Desaix (Bahr el-Ghazal), édifié en janvier-février 1898 sous l’autorité du capitaine Jean-Baptiste Marchand (expédition Congo-Nil). Ils ont été photographiés près d’un siècle après la construction. Les restes des murs intègrent une plaque de fondation maçonnée dans la structure, où l’on peut lire distinctement « Fort Desaix, 1898 ». On aperçoit en contrebas la rivière Jur, qui se jette plus au nord dans la rivière Bahr el-Ghazal, elle-même affluent du Nil. Occulté dans l’historiographie anglophone, cet héritage patrimonial témoigne du rôle crucial joué par les Français dans l’essor ultérieur de la ville contemporaine de Wau, qui a pris appui sur l’implantation locale éphémère (sept mois) de la mission Marchand. Ces photographies ont été gracieusement mises à disposition en 2013 par leur auteur, Hubert Barbier, père blanc français, fondateur du comité Vigilance Soudan, qui a séjourné durant sept ans à Wau pour y édifier un institut paramédical (1976-1983)

Photo d’Hubert Barbier, Wau, Sud-Soudan, années 1980.

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Mur extérieur du fortin de Fort Desaix, construit en janvier 1898 par les « tirailleurs » (et des recrues locales) de la mission Congo-Nil (dite « mission Marchand »), en surplomb de la rivière Jur. Cette photographie a été réalisée par Albert Ernest Baratier, bras droit de Marchand, intégrée dans un album conservé dans une collection familiale exhumée, puis publiée, en 2010, par Éric Deroo dans La Grande Traversée de l’Afrique, 1896-1899. Congo, Fachoda, Djibouti (Little Big Man). Dans ses carnets de route, Baratier écrivait : « Fort Desaix ! La dernière étape avant Fachoda ! Fort Desaix, la véritable tête de notre pénétration ; encore un pas en avant et nous aurons accompli notre mission. […] La compagnie de tirailleurs et les Yakomas campent à la belle étoile. Braves Soudanais, […] ils ont fait tous les métiers, convoyeurs, porteurs, gardes pavillon, cultivateurs, courriers, maçons, bûcherons, pagayeurs, terrassiers » (général Baratier, Vers le Nil. Souvenirs de la mission Marchand, Paris, Fayard, 1910, p. 97)

Photo d’Albert Ernest Baratier, collection P. Vallery-Masson/LBM, 1898.

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