Le « boom » des saisons dans l’espace sahélo-saharien

par Amy Niang

Le Sahel connaît des crises structurelles sur lesquelles les acteurs formels n’ont guère de prise. La diffusion des printemps arabes vers le sud du continent a accéléré et intensifié son intégration dans les processus mondiaux, au point que la stabilité de la région tout entière s’en trouve menacée. L’incapacité des États sahéliens à innover sur le plan de la gouvernance et à satisfaire les attentes de leurs populations, conjuguée à la ruée sur les ressources naturelles, la radicalisation religieuse et l’« importation » de tensions extérieures, notamment, sont à l’origine de l’avènement d’une nouvelle ère mondiale où des griefs locaux trouvent une tribune internationale.




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Espace de circulation ouvert, l’immensité de l’espace sahélo-saharien, dont la porosité des frontières est proverbiale, entraîne une instabilité chronique et structurelle en partie liée à un déficit de gouvernance des États, incapables de contrôler leur propre territoire. La région est marquée par des flambées régulières de violences politiques et identitaires qui lui valent cette image de pays de la dissidence. Cette cartographie montre pour l’année 2012 les circulations : les grandes routes transsahariennes, les hommes et les biens qui y circulent, et les zones d’influence de groupes armés (criminels, dissidents et subversifs). Ces groupes n’évoluent pas dans les interstices des espaces vides laissés par les États, mais acquièrent au cours de l’année 2012 une véritable autorité territoriale sur une large région située au nord du Mali.

Sources : L’Histoire, n° 58, février 2013 ; « Géopolitique du Sahara », Hérodote, n° 142, 2011.

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