La santé financière des dispositifs de soin face à la politique de gratuité

par Abdoulaye Ousseini

      Yamba Kafando

À partir de 2005, les autorités du Niger ont pris une série de mesures d’exemption de paiement des services de santé en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans. Mais la formulation et la mise en œuvre de cette politique ont été précipitées et mal préparées. Cet article s’intéresse aux difficultés de la mise en œuvre de la politique et à ses effets sur la capacité financière des comités de gestion dans le district sanitaire de Dosso, face à la chute du paiement des factures et des recettes des formations sanitaires.




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L’étude s’est déroulée dans le district sanitaire de Dosso qui est l’un des cinq districts de la région sanitaire de Dosso. En 2005, puis 2006, l’État du Niger a décidé de mettre en œuvre des politiques publiques de gratuité des soins. Les conséquences financières de ces politiques sont ici analysées. Les prestations fournies gratuitement aux bénéficiaires sont facturées par les formations sanitaires à l’État qui les rembourse a posteriori. Théoriquement, le délai de remboursement d’une facture est d’un mois. Mais en pratique, il dure plusieurs mois et parfois plusieurs années à cause de l’insuffisance des crédits alloués et de la complexité du circuit. C’est pourquoi, comme le montre le deuxième graphique, l’insuffisance des taux de recouvrements des coûts de santé engendrent un déficit dans les finances des centres de santé.

Source : documents comptables du district de Dosso.

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Cette photo a été prise dans une salle d’examen dentaire du centre hospitalier régional de Niamey Poudrière (CHRP). Tous établissements de santé confondus, Niamey comptent environ vingt-cinq hôpitaux publics, cliniques privées et maternités. Dans le système de santé nigérien, les CHR constituent une catégorie particulière d’établissements publics. Ces hôpitaux, tout comme en France ou en Belgique, ont une vocation régionale, par opposition aux hôpitaux de districts et aux centres de santé intégrés (CSI) et dispensent en principe des soins d’une haute spécialisation.

Photo de Gianni Sartena, directeur de l’agence AFD de Niamey, Niger, 26 décembre 2011.

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