Le paradigme de l’aide projet fait de la résistance

par Dominique Dordain

      Luc Mogenet

Des accords de coopération mis en place au lendemain des indépendances jusqu’aux relations récentes de partenariat, l’aide projet occupe une part massive et persistante de l’aide publique au développement (APD), en dépit du délitement de l’aide et de la Déclaration de Paris recommandant le remplacement de l’aide affectée par une aide globalisée et budgétaire. Ce paradigme est analysé en le resituant dans le contexte de l’histoire économique des pays africains dans les premières décennies de l’indépendance. Au-delà de la stratégie des donateurs visant à conserver la maîtrise sur les contenus et les retours d’intérêt, la persistance de l’aide projet tiendrait-elle à son ambivalence, reposant sur un espace partagé, aux côtés de deux sous-ensembles dans lesquels chacun des deux parte-naires installerait ses propres finalités ?




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La filière cacao, poumon de la RCI. Sur le port d’Abidjan, des dockers conditionnent manuellement le cacao pour l’exportation. Chapeautée par la Caisse de stabilisation du prix des produits agricoles (Caistab), qui en contrôlait les opérations d’achat et d’exportation, la filière cacao en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, a été l’un des piliers de l’économie nationale, du « miracle ivoirien » des années 1960-1970. La dissolution de la Caisse de stabilisation, sous pression de la Banque mondiale et du FMI, et en raison de l’opacité de la filière cacao et de la libéralisation de la filière, remontent à 1999.

Photo de Louis Legre, Abidjan, 2012.

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