« Penser pour l’empire » au sein du Nigeria colonial et postcolonial

par Philippa Hall

Cet article resitue le plaidoyer en faveur du rôle de « chien de garde » joué par la presse privée vis-à-vis de l’État dans le cadre des débats sur la politique d’ajustement structurel, afin d’examiner dans quelle mesure la presse privée constitue effectivement une sphère publique autonome de débat au sein de la société civile nigériane. Il montre que les coupes budgétaires dans le secteur de l’éducation et l’augmentation du coût de la vie ont réduit la participation populaire aux débats menés dans la presse. Alors que certains groupes de la société civile ont contesté les politiques des gouvernements des régimes successifs, la presse privée nigériane semble plutôt avoir servi les intérêts de l’élite commerciale d’une économie mondialisée.




Cartes et photos associées
lectorat-et-politiques-dausterite

Au début des années 1990, les journaux sont devenus trop chers pour la population. Les politiques d’austérité économique, la dévaluation de la monnaie, le chômage croissant, la diminution des revenus et la cherté de la vie ont considérablement restreint le lectorat. Un journal coûtait alors l’équivalent de plusieurs jours de salaire et dépassait largement le budget de la plupart des gens.

Photo de Abdou Malah, Ibadan, février 2012.

vendeurs-de-presse-de-rue

Même si la presse nigerianne est considérée à travers l’Afrique comme très dynamique et riche d’une extrême diversité de journaux, les très faibles taux de diffusion des titres de presse restent néanmoins son talon d’Achille. Dans un pays comptant plus de cent vingt millions d’habitants, les principaux journaux sont imprimés à quelques dizaines de milliers, voire quelques milliers d’exemplaires. La vente de la presse quotidienne par des vendeurs de rue ne s’adresse qu’à un lectorat restreint, une petite minorité urbaine, éduquée et riche.

Photo de Abdou Malah, Ibadan, février 2012.

libertes-dexpression-et-politique-de-rigueur-economique-au-nigeria

Source : rédaction Afrique contemporaine

CONSULTER L'ARTICLE